Comment bien choisir son futur programme d’étude au CEGEP

Choisir bien son CEGEP avec Frédéric Piot, Ph.D., conseiller en orientation

La difficulté du choix face à la multitude des programmes disponibles au CEGEP

Comment bien choisir son programme au CEGEP : pour bon nombre d’élèves québécois du secondaire 4 et 5 l’échéance du choix de programme d’études pour le CÉGEP représente un enjeu de taille, souvent accompagné d’un stress important.  Pourtant, il s’agit d’une étape importante vers l’élaboration d’un futur projet professionnel car il permet de préciser l’orientation scolaire et professionnelle. Toute une difficulté quand, à 16 ou 17 ans, la connaissance de soi et du monde du travail est en encore bien lacunaire.

Face à choix de programme d’études pour le CÉGEP, certains élèves vivent de l’anxiété à l’idée de ne pas trouver un programme  leur conviennent ou qui les acceptent, en particulier lorsqu’ils vivent, par ailleurs, une certaine anxiété de performance.  À ce sujet, celui qui en souffre est convaincu qu’il doit sans cesse en faire plus pour être à la hauteur de ses attentes et de celle des autres. Cela peut être envahissant, d’autant plus à une époque où la notion de performance est centrale, voire même exigée, et ce dès l’enfance (Bégin). Cela peut être particulièrement le cas à l’école, au secondaire 4 et secondaire 5 notamment et à mesure que l’obtention du diplôme d’étude secondaire approche.

L’anxiété de performance et le style de prise de décision

Face à une anxiété de performance, l’élève a donc le sentiment de devoir toujours en faire plus, en savoir plus pour se sentir en sécurité. Du coup, la perspective de se tromper par exemple de choix de programme d’étude au CÉGEP peut générer beaucoup de stress, d’insécurité et freiner la prise de décision. C’est à ce moment que l’élève a le sentiment d’être coincé, paralysé dans une espèce d’impasse décisionnelle de laquelle il espère qu’un conseiller en orientation pourra le sortir, par exemple en lui nommant le programme d’études vers lequel il devrait s’orienter.   Au sujet de la prise de décision, William James (1950) nous explique qu’il existe des styles de prises de décision propre à chacun. Il est a même classifié de la manière suivante (James, 1950 repris par R. Savard et cité par Brisson Legris, 2015) :

  1. La décision raisonnée

L’étudiant analyse les pour les et les contre d’un programme d’études au CÉGEP par exemple avant de choisir une option. Il s’agit d’une analyse rationnelle; la décision se prend avec un sentiment de liberté.

  1. La décision volontaire

Une décision volontaire et difficile implique un sentiment d’effort intérieur, une longue et dure poussée
de la volonté. Il s’agit d’un cas rare, la grande majorité des décisions humaines se prennent sans effort.

  1. La décision par inertie

Dans ce cas, il ne semble y avoir aucune raison pressante d’adopter l’une ou l’autre option. Chacune semble bonne et l’on éprouve que lassitude ou frustration devant la décision. On prend la décision en se laissant emporter dans une direction qui semble déterminée de l’extérieur de façon accidentelle.

  1. La décision impulsive

On se sent incapable de décider et le choix semble aussi accidentel que dans le cas précédent. Mais il vient de l’intérieur et non de l’extérieur. On se prend à agir d’une façon automatique et souvent impulsive.

  1. La décision fondée sur un changement d’optique

Cette décision se produit souvent soudainement à la suite d’une expérience externe importante ou d’un changement intérieur qui aboutit à un important changement d’optique.

Dans ce contexte de tension et d’incertitude qui implique de faire un choix de programme d’études au CEGEP, il est important pour l’élève de secondaire 4 ou 5 de revenir à soi, comme personne, et de tenter de clarifier plusieurs points essentiels de la connaissance de soi et qui peuvent aider à bien choisir.

Faire le point sur la connaissance de soi

Bien que la passation de tests d’orientation soit très utile pour clarifier ses intérêts professionnels ainsi que ses principaux traits de personnalités, je vous partage ici en vrac quelques exemples de thèmes qui peuvent être explorés.

  • Quels sont mes intérêts professionnels et mes sources de motivation dans la vie ? Qu’est-ce qui me pousse à me lever du lit le matin ? Que genre d’activité je prends spontanément plaisir à faire quand j’ai du temps de libre ? Quelles émotions ou sensations je ressens quand je les exerce ?
  • Parmi les personnes qui me connaissent vraiment bien, j’en choisit trois et je leur demande de me nomment trois qualités et caractéristiques qu’elles voient en moi. Je leur demande la même chose pour des « faiblesses » éventuelles.
  • Tandis que mes valeurs sont le jugement que je porte sur ce qui est désirable et important dans ma vie et que celles-ci représentent un guide de mes comportements (Savard, UQAM), j’identifie parmi une liste qu’un conseiller en orientation pourrait par exemple me fournir celles qui me correspondent bien en donnant à un exemple pour chacune.
  • Quelles sont mes principales forces et aptitudes à l’école et en dehors ?  Dans quelles matières scolaires je suis meilleur, moins bon ?
  • Quel type d’études je cible? Est-ce que je me verrai faire un DEC technique, concret, pratique et aller sur le marché de l’emploi ensuite ou me verrai-je plutôt étudier davantage en choisissant plutôt un programme universitaire pour devenir par exemple un professionnel ?  Je justifie l’un ou l’autre de ces choix et, avec l’aide d’un orienteur, je tente de faire des liens avec mon histoire personnelle et familiale.

Ainsi que le rappelle Forget (2007), il est essentiel d’aider les personnes à ne pas décider du choix de leur programme d’étude au CÉGEP précipitamment  en les incitant à développer d’abord leurs représentations de soi, des formations disponibles, des métiers et du marché de l’emploi.  Il est important aussi d’aider le jeune à mieux connaitre les métiers et les débouchés possibles ainsi que les carrières d’avenir par exemple. À ce titre, se faire accompagner par un conseiller en orientation représente certainement une avenue à considérer.

Comment choisir un métier avec le test de personnalité MBTI

Le MBTI aide à choisir un métier qui convient à notre personnalité

Tandis que la psychométrie représente » la science de la mesure des caractéristiques psychologiques des individus » (Université de Sherbrooke), le MBTI appartient à la catégorie des tests de  personnalité. L’évaluation MBTI est un outil favorisant la connaissance de soi s’appuyant sur les théories du psychologue suisse Carl Gustav Jung et les travaux d’un duo américain mère-fille composé de Katharine Briggs et d’Isabel Myers. L’outil MBTI, dont la fiabilité et la validité sont étayées par plus de 60 années de recherche et de développement, a aidé des millions de personnes dans le monde à mieux se comprendre et à mieux comprendre les autres.  Ainsi, il est aidant de choisir son métier et sa carrière grâce au MBTI.

L’apport du MBTI en orientation scolaire et professionnelle

Comparativement aux autres questionnaires de personnalité, les scores aux échelles du MBTI sont regroupés de manière à créer des types. Ainsi, 16 différents types de personnalité sont possibles. Chacun des 16 types de personnalité se caractérise par ses propres préférences, intérêts, valeurs et talents. Aucun type n’est préférable à un autre. Les personnes sont naturellement attirées par une carrière qui leur fournit l’occasion d’exprimer et d’utiliser leurs fonctions préférées et c’est dans ce genre de carrière qu’elles retirent le plus de satisfaction. C’est donc en ce sens que qu’il est aidant de recourir au MBTI pour choisir un métier qui nous convient.

Le MBTI constitue l’un des questionnaires de personnalité les plus vendus au monde (environ 2 millions de copies vendues chaque année). Il est utilisé notamment en développement de carrière, en gestion de conflits, en formation et en consolidation d’équipe. La description des types est faite de manière positive et non menaçante. En ce sens, il s’avère particulièrement utile pour aider une personne à mieux se connaître, à explorer certaines avenues de carrière ou améliorer ses relations interpersonnelles dans le cadre de son travail.

En résumé, les avantages de recourir au MBTI sont les suivants : il permet d’aider la personne à mieux choisir un métier, une profession ou un domaine d’activité; En outre, il l’aide à cerner ses atouts et ses faiblesses vis-à-vis d’une profession donnée.  Enfin, la connaissance de sa typologie de personnalité permet d’établir ensuite des corrélations entre son profil et des grilles de professions.

Le rapport de carrière aide à choisir un métier grâce au test MBTI

Le rapport de carrière découlant de la passation en ligne du test MBTI aide à cibler des emplois et des professions qui peuvent potentiellement s’harmoniser avec le type MBTI qui été établi parmi les 16 disponibles. Par exemple et avec l’aide d’un conseiller en orientation qui aura pris le soin d’en analyser les résultats,  il peut il peut aider la personne à :

  • Découvrir des métiers ou des catégories élargies de profession à analyser et explorer dans le cadre d’un recherche de métier.
  • Cibler un métier ou une carrière précise.
  • Sélectionner une matière ou un programme d’études en particulier.
  • Identifier les forces et les faiblesses potentielles de son type tout au long du processus d’orientation scolaire et professionnelle et de recherche de métier.
  • Identifier les forces et faiblesses reliées à son style de prise de décision au moment de prendre une décision de carrière et vis-à-vis d’un choix de métier en particulier.
  • Amorcer une réorientation de carrière.

La structure du rapport de carrière MBTI se présente comme suit

·Le résumé de vos résultats MBTI
·L’impact de votre type sur vos choix de carrière
·L’impact de votre type sur votre prospection de carrière
·L’impact de votre type sur votre perfectionnement professionnel
·Les groupes d’emplois ou les catégories élargies de professions pour votre type
·Le classement des groupes d’emplois
·Les professions les plus populaires
·Les professions les moins populaire

Par ailleurs,  les groupes d’emplois et les professions spécifiques énumérés dans ce rapport se modèlent sur le système O*NET de classification par profession. Le parallèle établi entre les professions O*NET et les types MBTI repose sur l’information tirée d’une base de données de plus de 92 000 employées adultes qui ont fait le test d’évaluation du MBTI et qui se disent
satisfaits de leur emploi.

Cependant, le rapport de carrière du MBTI ne représente qu’une source d’information; le choix de carrière ou se décision de faire une réorientation de carrière devrait reposer avant tout sur ses aptitudes et vos compétences, sur ses intérêts professionnels et ses valeurs en particulier.  Pour cela, l’aide d’un professionnel s’avère indispensable.

 

Réussir sa réorientation de carrière au Québec avec le programme Transition

Se lancer dans une réorientation de carrière au Québec

S’engager dans une réorientation de carrière au Québec n’est pas une démarche aisée, ni à prendre à la légère. Le terme réorientation traduit une rupture, une discontinuité avec l’emploi occupé et le parcours professionnel précédent. Le préfixe « ré » lui-même marque cet arrêt et renvoie généralement à une insatisfaction, un sentiment d’échec, de manque (souvent de sens) ou à une perte en lien avec les études ou le travail (Bisson, JS, 2017).

L’importance d’être idée dans sa réorientation de carrière

Tandis que 60% des personnes sondées déclarent avoir eu recours à une aide extérieure dans le cadre de leur réorientation de carrière (enquête réalisée France compétences en 2021), on peut évoquer ici les services d’un conseiller orientation dont le métier consiste précisément à aider les personnes à effectuer des choix personnels et professionnels tout au long de la vie (OCCOQ, 2010).

La démarche de réorientation de carrière avec Orientation Québec

Chez Orientation Québec, une réorientation de carrière représente une démarche guidée et structurée. Elle s’inspire d’abord d’un programme que Frédéric Piot a pu élaborer et tester sur le plan de l’efficacité dans le cadre de sa thèse doctorale complétée en 2022 à l’UQAM. Pour en savoir plus à ce sujet, vous pouvez lire l’article suivant.

Les ateliers OREKA

Il s’agit du programme OREKA dont il est en partie à l’origine. Initialement, ce programme s’adresse aux individus qui ont l’impression de se trouver dans une impasse et qui souhaitent ralentir, reprendre leur souffle, et clarifier ce qui est important pour eux sur le plan professionnel. En outre, il a été conçu pour aider les personnes à naviguer dans une vie professionnelle marquée bien souvent par le doute, la confusion, l’incertitude, la peur » (site web oreka.uqam.ca).

S’inspirant d’un tel programme, Frédéric Piot en a donc élaboré un nouveau, baptisé TRANSITION et qui s’adresse spécifiquement à des personnes qui se sentent prises dans une impasse et qui songent à une réorientation de carrière réussie au Québec.

Transition, un programme complet de réorientation de carrière au Québec

Le programme TRANSITION prend la forme d’ateliers qui accompagnent la personne dans l’élaboration d’un nouveau projet de carrière riche, stimulant, concret et réaliste à ses yeux. En outre, il aide la personne à développer des outils d’autorégulation afin de lui permettre de franchir avec plus de confiance les différentes étapes que comporte une démarche de réorientation de carrière sérieuse, progressive et structurée.

Les étapes du programme Transition

4 étapes jalonnent ce programme :

1. Cerner mon profil de personnalité
a. Objectif : mieux me connaître au niveau de :
i. Mes intérêts
ii. Mes valeurs
iii. Mes besoins
iv. Mon type de personnalité

2. Identifier mes acquis et mes compétences
a. Objectif : à partir de mes expériences, faire le bilan de mes compétences

3. Surmonter mes peurs et blocages
a. Objectif : développer des stratégies de régulation émotionnelle pour concrétiser ma démarche

4. Passer à l’action
a. Objectif : construire, valider et concrétiser mon projet professionnel

L’utilité des tests psychométriques dans une réorientation de carrière réussie

Dans le cadre de cette démarche de réorientation de carrière, 3 tests psychométriques sont proposés lors de la première étape.

1. Le premier, le MBTI, aide les individus à comprendre leurs forces, leurs styles de travail préférés et, finalement, les aides à voir leur potentiel dans un emploi, une carrière. Il permet d’identifier les talents personnels. Ces informations aident la personne à mieux se connaître, à découvrir ce qui la motive, ses forces et atouts naturels ainsi que les domaines d’emploi dans lesquels elle est susceptible de se sentir à l’aise et s’y développer dans le cadre d’une réorientation de carrière réussie.

2. Le second, test, le NEO, est fondé sur la théorie du «Big Five» (cinq grands facteurs). Selon cette approche, l’ensemble des traits de personnalité se divise en cinq grands facteurs. Chacun de ces facteurs présente six facettes permettant d’apporter encore plus de nuances et de réflexion. Ce test comporte deux objectifs. Il permet de mieux comprendre ce qui caractérise fondamentalement la personne sur le plan de sa structure de personnalité et comment celle-ci peut influencer les choix de carrière et d’orientation professionnelle de la personne. En second lieu, le test indique ce qui peut constituer des atouts ou des défis face à certaines situations, par exemple au travail, aux études ou même durant un processus de réorientation de carrière.

3. Le dernier test, basé sur le modèle du RIASEC, cible la clarification des intérêts professionnels de la personne. Le test se base sur la théorie de la typologie de Holland. Conçue et développée initialement par le psychologue John L. Holland, cette théorie de la personnalité est reconnue depuis fort longtemps en orientation scolaire et professionnelle. Elle apporte un éclairage fort utile pour aider les personnes à identifier des domaines d’emploi et des métiers correspondants leurs intérêts et leur personnalité.

Le programme Transition représente donc une démarche structurée, progressive avec une direction claire : concrétiser une réorientation de carrière réussie au Québec.

L’importance d’apprendre à surmonter ses peurs et blocages

Lors de la 3e étape, ce programme Transition s’appuie sur une approche novatrice scientifiquement validée et qui est issue des approches cognitives et comportementales. Son objectif consiste à permettre aux individus de retrouver une orientation de carrière riche et pleine de sens sans se laisser dominer et paralyser par leurs doutes, leurs peurs et le sentiment d’incertitude à l’égard de l’entreprise dans laquelle ils s’engagent dans une réorientation de carrière.

L’évitement, un obstacle de taille

En effet, face à des difficultés professionnelles (insatisfaction, démotivation, stress, anxiété), bon nombre d’individus se maintiennent dans leurs difficultés notamment parce qu’ils évitent le contact avec les pensées et les émotions inconfortables qu’ils associent à leur situation. Ils adoptent alors des comportements de fuite et de contrôle basés sur de l’évitement. Dans l’optique de les aider à sortir d’un tel piège et de manière à leur permettre de développer leur adaptabilité, leur résilience et retrouver un sens à une vie professionnelle dans le cadre de leur réorientation de carrière au Québec, ils ont fort à gagner à mobiliser et accroître leur souplesse psychologique. C’est précisément une telle habileté qui est enseignée et transmise lors de la 4e étape du programme Transition. Il s’agit en fait d’aider la personne à passer à l’action et à concrétiser ainsi son projet de réorientation de carrière sans se laisser paralyser par ses craintes.

Le programme Transition en résumé

Il est articulé autour de 7 rencontres (en moyenne). Chacune des étapes énumérées rassemble plusieurs exercices (ciblant les valeurs, intérêts, talents, compétences, intelligences multiples, besoins fondamentaux, etc.) ainsi que 3 tests psychométriques aux qualités robustes et validées. Chaque rencontre dure une heure. Pour le tarif, merci de me consulter. Vous pouvez aussi me contacter au 438.763.2970

 

Comment faire une réorientation de carrière réussie au Québec

Réorienter sa carrière avec Frédéric Piot, PhD., conseiller en orientation

Entreprendre et réussir une réorientation de carrière au Québec avec l’aide d’un conseiller en orientation demeure de l’engagement et des efforts.
Cela implique d’aborder cette période de transition de carrière sans se laisser paralyser par toutes sortes de crainte, d’appréhension et de doute. Difficile. En effet, bon nombre d’individus connaissent d’abord un sentiment profond d’insatisfaction et de perte de sens dans leur emploi et leur carrière avant d’envisager une réorientation de carrière. Plusieurs d’entre eux se sentent même pris dans une espèce d’impasse de laquelle ils ne parviennent pas à sortir.  C’est alors que pour tenter de s’extraire de cet état d’impuissance qui les conduit à tourner à rond, ils sont tentés de tourner la page et d’envisager une réorientation de carrière, une reconversion professionnelle, parfois radicale.

Mais assurer une réorientation de carrière réussie au Québec, est-ce avant tout une réponse pour s’éloigner des inconforts de son ancienne vie professionnelle ?  Ne serait-ce pas plutôt pour s’approcher et concrétiser (enfin) ce qui compte vraiment pour soi dans sa carrière et son emploi ?

Découvrez comment faire une réorientation de carrière réussie au Québec.

La notion d’impasse de carrière

Revenons sur cette notion d’impasse, d’impasse, de carrière. Renvoyant à une forme d’abattement et traduisant une « situation qui n’offre pas d’issue favorable et qui ne mène à rien » (Dictionnaire de l’Académie française, 1992), l’impasse prend la forme d’une perturbation, d’une épreuve même.  Sur le plan professionnel, une impasse de carrière revêt de multiples visages. Par exemple, une employée rapporte stagner depuis 3 ans dans un poste de conseillère, ajoutant avoir engagé, sans succès, à la fois des démarches auprès de son employeur pour tenter de changer de poste, puis présenté plusieurs demandes d’admission à des programmes universitaires dans le but de faire un retour aux études.

Sur le plan expérientiel, l’impasse s’accompagne souvent d’un sentiment de perte de contrôle et de désespoir, ce dernier renvoyant à des attentes négatives à l’égard de soi ou du futur (Beck, Weissman, Lester et al., 1974). Les individus qui vivent une impasse de carrière adoptent souvent des attitudes de retrait et de désengagement, que ce soit à l’égard de leur emploi, de leur employeur, de leurs collègues, mais aussi à l’égard de leur entourage personnel. De surcroît, l’impasse génère de la détresse psychologique, laquelle est caractérisée notamment par des symptômes de stress, d’anxiété et de dépression (Lancry 2007; Lassare, 2005).

La souplesse psychologique, une habileté à cultiver pour réussir une réorientation de carrière au Québec

Pour sortir du piège de ce sentiment d’impasse et envisager une réorientation de carrière réussie, il est essentiel d’apprendre à apprivoiser ses peurs, ses doutes, mais aussi ses rancœurs et insatisfactions actuelles afin de ne pas se laisser dicter sa conduite par ces dernières. À cet égard, de nombreux auteurs soulignent l’importance d’apprendre à cultiver de la souplesse psychologique.  Cette dernière est définie comme la capacité à s’engager et persévérer dans des comportements et des actions qui sont orientées vers des valeurs personnelles, et cela, même sous l’influence de pensées et d’émotions inconfortables ou douloureuses (Hayes, Strosahl et Wilson, 1999; 2012).

Démontrer de la souplesse psychologique renvoie à poser des gestes qui sont significatifs pour soi plutôt que des actions conditionnées, impulsives, marquées, notamment, par l’évitement (Ciarrochi, Bilich et Godsell, 2010). Par exemple, une personne fait preuve de souplesse lorsqu’elle s’engage dans une réorientation de carrière qui passe par un retour aux études pour se rapprocher ce qui compte vraiment à ses yeux dans vie, et cela, même si elle est terrifiée à l’idée d’échouer ou de son tromper dans son choix. En d’autres termes, elle parvient à agir de manière cohérente avec ses valeurs en dépit de son inconfort et de son malaise.  Afin de s’engager dans cette voie, il convient d’être accompagné par un conseiller en orientation qui saura guider la personne dans sa véritable réorientation de carrière. À cet égard et en tant que conseiller en orientation dans les Laurentides, à Montréal et à Laval (à distance), n’hésitez pas à me contacter.

 

La difficulté du choix de carrière chez les jeunes

La difficulté du choix de carrière

A Saint-Jérôme, dans les Laurentides comme ailleurs dans la province, faire un choix de carrière ou de programme d’étude quand on sort du secondaire n’est vraiment pas simple. Toute une  panoplie de carrière est possible. En outre, de nombreux métiers sont en pleine transformation. Certaines études affirment que plus de 50% des emplois disponibles en 2030 n’existent même pas encore aujourd’hui ! Bref, bon nombre d’élèves qui sortent du secondaire (mais pas seulement), ne savent pas quelle décision prendre,  redoutant pas dessus tout de faire un mauvais choix de carrière. Dans ces conditions, ils se sentent pris dans une impasse.

Face à cette incertitude quant à leur choix d’étude ou de métier, il y  a d’un côté ceux qui veulent concentrer leurs efforts sur des programmes porteurs (par exemple, la médecine ou le droit) qui, selon eux, leur ouvriront des portes plus tard. De l’autre côté et si leurs notes scolaires sont plus basses, il y a ceux qui sont invités (par exemple par le conseiller d’orientation de leur école) à déterminer rapidement un programme d’étude plus court, un diplôme d’études professionnelles par exemple, qui les conduira rapidement sur le marché de l’emploi. Pourtant, la pénurie de main-d’œuvre au Québec est présente aussi bien pour des diplômés universitaires que pour ceux qui ont un diplôme d’études professionnelles (DEP) ou une attestation d’études collégiales en poche (AEC). Il y a donc de la place pour des profils très variés et c’est une bonne nouvelle.

 L’importance de consulter un orienteur pour faire le bon choix de carrière

Dans ce contexte, il y a donc lieu de prendre vraiment avec sérieux sa démarche d’orientation scolaire et professionnelle quand vient le moment de faire des choix qui sont importants pour son avenir. Je citais à ce titre, la fin du secondaire comme période charnière, mais cela peut aussi survenir durant des études collégiales, voire universitaires.  Nombreux sont les Québécois qui changent de métier, de carrière durant leur vie professionnelle !  D’où l’importance de faire le bon choix de métier… Celui qui nous convient et selon notre âge

Dans les Laurentides, à Saint-Jérôme, il existe de nombreuses ressources disponibles pour s’orienter dans son choix de métier et de programmes d’études. À  cet égard, les conseillers et conseillères d’orientation, les orienteurs comme on les appelle communément, sont bien placés dans ce rôle puisque leur formation de niveau universitaire et leur appartenance à un ordre professionnel leur confèrent une expertise solide ainsi qu’une certaine légitimité. En outre, ils ont une solide connaissance des métiers ainsi que du système éducatif québécois. Parmi ces orienteurs, plusieurs offrent  de la consultation à distance (téléconsultation).  À cet égard, je vous propose plusieurs services d’orientation professionnelle à Saint-Jérôme sur la rive-nord. Dans ces conditions et quel que soit votre lieu de résidence, il n’est pas nécessaire de vous déplacer pour être aidé dans votre choix de métier et de programme d’étude.

Les ressources en orientation scolaire et professionnelle

En outre, Saint-Jérôme est une ville qui offre de nombreux lieux de formation, que ce soit, par exemple, le CÉGEP qui propose un large éventail de programmes techniques et préuniversitaires ou encore le centre d’études professionnelles qui offre toute une panoplie de diplôme d’études professionnelles donnant accès à de bonnes perspectives d’emploi par la suite. Là encore, les orienteurs de ce centre de Saint-Jérôme sauront guider les étudiants dans leur choix de programmes d’études et de métier.

Vous cherchez un orienteur à Saint-Jérôme ou dans les environs  pour vous aider dans votre choix de carrière ? Contactez-moi au 438.763.2970. Je vous reçois à distance ou dans mon bureau proche de Saint-Jérôme.

 

 

Comment réussir sa reconversion professionnelle après l’épidémie de coronavirus

Face à la pandémie de la maladie à coronavirus (COVID-19), les autorités ont donné comme instructions de rester à la maison afin de limiter la propagation du virus. Ce confinement est aussi l’occasion de prendre du recul, faire le point sur votre carrière. Cette réflexion vous mènera même peut-être à une reconversion professionnelle ? Voici quelques pistes pour commencer à identifier comment réussir sa reconversion professionnelle après l’épidémie de coronavirus. 

Comment réussir sa reconversion professionnelle après l’épidémie de coronavirus

Depuis quelques décennies, les idées et les valeurs qui sont représentatives de la modernité sont remises en question : la croyance en une science qui nous rendrait enfin tous libres et heureux. Mais il apparaît qu’en ces temps douloureux et incertains de pandémie, la question de la fragilité de notre système et de nos institutions n’a jamais été aussi prégnante.

En outre, la pandémie actuelle de coronavirus laisserait-elle entrevoir la possibilité de marquer dans nos vies, un temps d’arrêt afin d’y redonner un nouveau souffle, un nouvel élan, un nouveau sens (à la suite d’une perte brutale d’emploi par exemple) par exemple dans le cadre d’un projet de réorientation de carrière ?

Vous pouvez faire d’une contrainte, une opportunité. Établir un bilan de carrière pour y découvrir et mettre de l’avant vos forces et talents peut s’avérer fort utile. En effet, nous avons tous, quel que soit notre âge, notre situation et notre expérience, un ou plusieurs domaines dans lesquels nous excellons. Le problème est que bien souvent nous passons à côté, car nous n’en avons pas vraiment conscience. Découvrir vos forces et talents commence par le fait d’apprendre à mieux vous connaître. Vous pouvez y parvenir à l’aide de certaines activités.

Activités pour faire le point sur sa carrière et rebondir

Je vous livre ici plusieurs activités que vous pouvez réaliser pour y voir plus clair et établir un plan d’action pour rebondir dans votre carrière (Psychologie positive, 2019).

  1. Dans un premier temps, retracez votre chemin de vie et de carrière, à savoir ce dont vous avez hérité, vos principales expériences, les moments charnières de votre vie ainsi que les choix essentiels que vous avez faits jusqu’à maintenant, y compris durant votre carrière.

Si l’inspiration vous fait défaut et que les idées ne vous viennent pas, l’exercice « du papier toilette » peut vous être très utile. Le principe consiste à demander à une personne proche de faire l’exercice avec vous. Il suffit de disposer devant soi une bande de papier toilette. Chaque feuille représente une année de votre vie. Il suffit alors de passer votre vie en revue en vous arrêtant sur les périodes et les moments qui représentent, à vos yeux, des périodes charnières dans vos vies, en particulier sur le plan académique et professionnel. Après avoir repassé les différentes périodes en revue, vous pouvez alors identifier les principales thématiques qui se dégagent.

Des exercices pour mettre de l’avant ses forces et talents

  1. Dans la continuité, un second exercice consiste à vous aider à identifier les 10 moments essentiels et déterminants qui vous ont conduit à faire des choix et prendre des décisions importantes dans vos vies, notamment dans les emplois que vous avez occupés.
  • Réfléchissez aux 5 figures marquantes de votre vie.
  • Nommez ensuite leurs qualités qui vous ont marqué (que ce soit un parent, un ami, en collègue, un patron).
  • Par la suite, et comme nous sommes tous le fruit d’un héritage (biologique, culturel, familial), vous pouvez sonder les talents dont vous avez hérités en identifiant, par exemple, les points forts que vous avez hérités de votre père, de votre mère.
  • Dressez la liste des activités que vous faites avec facilité et aisance (à la maison, au travail, durant les loisirs). Cela peut s’avérer fort utile !
  • Sondez ces activités qui vous procurent du « flow », c’est-à-dire une activité que vous faites (un travail, un loisir, un sport, etc.) et que vous pratiquez avec une telle intensité que vous en oubliez tout le reste, et cela, parce que vous êtes complètement immergé dans ce que vous faites. Cela peut être un menuisier concentré en train de fabriquer un meuble, un publicitaire qui réfléchit à un nouveau slogan, un joueur d’échecs qui ne pense qu’à son prochain coup.
  • Après avoir ainsi mis en lumière vos forces et talents, vous pouvez rédiger la « to do list » de votre vie en répondant à des questions telles que :
  • « Si je pouvais, je ferais… »
  • « Avant de mourir, je vais… »
  • « Plus tard, quand je regarderai en arrière, je veux… »
  • Ou encore « Si par magie il m’était possible d’effacer d’un coup de baguette magique toutes les difficultés et/ou questionnements de carrière avec lesquels je suis aux prises en ce moment, que me verrait-on faire ? ».
  • Enfin, établissez votre nouveau projet professionnel en définissant votre feuille de route. Cela représente l’aboutissement de votre réflexion. Il est alors question de mettre en place un plan d’action réaliste et très concret qui vous permet de vous fixer des buts et de les atteindre de manière progressive.

Pour terminer, le confinement et les autres conséquences engendrés par la pandémie de coronavirus entraineront des réflexions profondes sur nos vies, notre vie professionnelle en particulier. Ces réflexions aboutiront pour certains à une reconversion professionnelle. En effet, ce sera l’occasion pour certaines personnes de se découvrir des talents, des forces et d’envisager, avec l’aide d’un professionnel, de changer de métier.

Coronavirus et télétravail : l’occasion de faire le point sur une pratique en devenir ?

Le contexte actuel de crise sanitaire mondiale nous incite à modifier, au moins temporairement, notre manière de travailler et notre rapport à cette dernière. Les gouvernements prônent des pratiques de travail « à distance » afin de limiter la propagation de la pandémie de Coronavirus : voilà donc le télétravail qui fait son retour. À ce titre, le journal Les échos parle même de « révolution » des usages. De son côté, Radio Canada se demande si le Canada « pourrait fonctionner en mode télétravail ». Pourtant, une telle pratique n’est pas nouvelle. 

L’histoire du télétravail

La pratique du télétravail date du milieu des années 1990. Après une belle envolée, son utilisation est demeurée largement minoritaire. À cet égard, elle semble être encore assez marginale. En effet, le Québec compte actuellement de 5 à 8 % de télétravailleurs, ce qui en ferait tout de même l’un des taux les plus élevés dans le monde d’après Jocelyne Parisella. Par ailleurs, selon Statistique Canada, en 2008, ce sont surtout et principalement les travailleurs autonomes qui en font le plus largement usage (60 %).

Aujourd’hui, l’actualité semble vouloir accélérer cette pratique. En France par exemple, le gouvernement annonce vouloir inciter au télétravail pour tous, comme le souligne Philippe Escande dans le journal Le monde : « En théorie, le télétravail apporte flexibilité et liberté au salarié, il est plus écologique, en abolissant les déplacements, et colle au désir d’autonomie de générations converties aux réseaux sociaux de masse. On peut donc imaginer une vraie rupture dans la transformation du travail ».

Les impacts du télétravail

Le développement du télétravail induit un changement de représentation du travail. Ainsi que le souligne la sociologue Alexandra Bidet (2016), la conception du travail a évolué : « Avant, travailler c’était être présent de telle heure à telle heure sur des lieux dédiés. À l’opposé, il y a l’idée que peu importe le temps de présence, seul compte le résultat. Ça peut être une chance pour ceux qui préfèrent travailler de chez eux. Mais la question de l’expérience vécue du travail demeure la même : comment les employés vont-ils considérer qu’ils produisent effectivement quelque chose ? »

Ainsi, certains « effets pervers » semblent s’associer à une telle pratique.
En plus d’une perte de repères et de sens, on pourrait penser à une forme d’isolement induisant une distanciation des relations, avec le risque d’une désocialisation des rapports humains, mais aussi le risque d’une confusion accrue des limites entre le travail et la vie privée.

Au-delà des avantages et des inconvénients qui existent à recourir au télétravail et selon la revue systématique sur les effets du télétravail chez les gestionnaires, il existe un niveau de preuve modéré permettant d’affirmer que le télétravail améliore la satisfaction au travail. De plus, des niveaux de preuve faibles permettent d’affirmer que le télétravail améliore la performance au travail et le sentiment d’autonomie.

L’avenir du télétravail

Dans le contexte actuel de crainte et d’inquiétude face au Coronavirus, la question qui demeure n’est-elle finalement pas de savoir si nous souhaiterons retourner sagement au bureau quand l’orage pandémique sera derrière nous ?

 

Références

https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/les-bienfaits-dune-epidemie-1185850

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1662843/coronavirus-teletravail-gouvernement-canadien

https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/03/16/coronavirus-tous-au-travail-a-la-maison_6033216_3234.html

http://www.portailrh.org/effectif/fiche.aspx?p=559349

https://www.philonomist.com/fr/entretien/le-teletravail-implique-de-redefinir-ce-qui-constitue-le-vrai-boulot

https://www.ciusss-capitalenationale.gouv.qc.ca/sites/d8/files/docs/MissionUniversitaire/ETMISSS/rapport_teletravail_2018-06-01.pdf

 

 

 

Oreka : des ateliers pour retrouver l’équilibre au travail

Oreka, c’est le nom donné à une toute nouvelle série d’ateliers de groupe élaborés par le GRIPA (Groupe de recherche et d’intervention sur la présence attentive) et offerts à l’Université du Québec à Montréal et qui sont destinés aux individus qui ont l’impression de se trouver dans une impasse, que ce soit face à leur recherche d’emploi, à l’égard de l’emploi qu’ils occupent actuellement ou vis-à-vis de leurs études.

Le but de ces ateliers est de vous aider à développer un rapport différent à la situation difficile que vous vivez et à construire un projet professionnel unique, stimulant et mobilisant.  Ces ateliers aident les personnes à s’engager plus sereinement dans leur projet de réorientation de carrière. 

Pour en connaître davantage sur ces ateliers ou pour vous y inscrire, nous vous invitons à vous rendre à l’adresse suivante : oreka.uqam.ca

Sortir de l’illusion du contrôle pour redonner du sens à notre vie professionnelle

Donner du sens à une réorientation de carrière

Alors que le désir de contrôle du résultat de nos actions semble être  un besoin fondamental (Dubois, 1987) dans la mesure ou il nous contribue à nous permettre de donner un sens à notre vie, une littérature foisonnante témoigne de notre volonté quasi absolue à vouloir ainsi contrôler et gérer le monde qui nous entoure (Giddens, 1991).

L’importance du sentiment de contrôle sur sa vie

En fait, il semble être autant question du besoin de contrôle effectif que du sentiment de contrôle (Dubois, 1987), Wallston et al., (1989) précisant qu’il est tout aussi important de se savoir capable de trouver les réponses adaptées pour contrôler une situation (par exemple lors de difficultés relationnelles au travail) que d’avoir à y recourir réellement. Il est alors question du « contrôle perçu » (Lazarus et Folkman, 1987),  lequel renvoie à la croyance que grâce à nos capacités et nos actions, il est possible de définir notre propre comportement, d’influencer son environnement et cela de manière à provoquer le résultat attendu  (Rascle et Irachabal, 2001). Waouh, de vrais « super pouvoirs » en somme !

Bien que le contrôle perçu  apparaît avoir une influence positive sur la vision que les individus entretiennent à l’égard de leur vie (Heo, Pressler et al., 2015) et sur les efforts qu’ils sont prêts à consentir pour faire face à des difficultés et à résoudre des problèmes, par exemple sur le plan professionnel (Glavin et Schieman, 2014), à l’inverse, il apparaît clairement que le fait de se savoir incapable de contrôler le résultat de ses actions ou de croire en la possibilité d’y parvenir, mène à vivre de l’anxiété, de la détresse psychologique et à développer des problèmes de santé psychologique (Overmier et Seligman, 1967; Courty, Bouisson et  Compagnone, 2004).

Face à des difficultés professionnelles, la perte ou la privation de contrôle qui peut être ressentie, s’accompagner bien souvent d’un sentiment d’impuissance et de désespoir (Lhuillier, 2006; Peterson, Maier et Seligman, 1993). Ce état entrave grandement la disposition d’une personne à effectuer sereinement une réorientation de carrière.

Dans un tel contexte et cherchant instinctivement à nous tenir alors le plus loin possible de tels ressentis, nous tentons avant tout de restaurer notre besoin de contrôle (Dubois, 1987).

Pour y parvenir, nous sommes alors tentés de surévaluer nos possibilités de maîtrise sur notre environnement, refusant en particulier d’admettre que des facteurs qui nous apparaissent comme incontrôlables puissent expliquer ce qui nous arrive dans notre vie professionnelle (Dubois et Leyens 1994).  À ce titre, plusieurs auteurs soulignent d’ailleurs que nous entretenons une forme d’illusion (Langer, 1975) quant au pouvoir, exagéré, que nous imaginons avoir sur notre environnement, mais aussi sur les comportements que nous adoptons  pour maîtriser à nouveau le résultat de nos actions (Dubois, 1987).

Cette tentation à nous surestimer ainsi ne s’arrête pas là puisqu’il semble que nous l’élargissions aussi à nos propres ressentis intérieurs (nos pensées et émotions pénibles) que nous sommes susceptibles de vivre sous l’impulsion de nos difficultés professionnelles.

Pourtant, de nombreuses études soulignent en quoi les tentatives de contrôle des pensées et des émotions s’avèrent être à la fois inefficaces (Wenzlaff, Werner et Roper, 1988), et contre-productives pour l’individu (Borton, Markowitz et Dieterich, 2005).

À cet égard, il est question d’effet paradoxal du contrôle des pensées et des émotions et de son impact négatif sur le plan psychologique (Wilson et Murrell, 2004) : plus les tentatives de suppression de celles-ci sont nombreuses, plus leur fréquence d’apparition et leur intensité risquent d’augmenter (Monestès, Villatte et Loas, 2009 ).

Dans ce contexte, il y aurait peut-être lieu, lorsque nous ressentons une certaine douleur psychologique associée à nos difficultés professionnelles, de prendre d’abord conscience de l’existence puis de l’inefficacité de nos tentatives pour le contrôle de nos pensées et de nos émotions et l’impact de ces dernières sur notre capacité à pouvoir résoudre nos problèmes.

Pour y parvenir, il est d’abord question d’apprendre à adopter une position d’acceptation, qui ne consiste non pas en en attitude passive et de résignation telle que ce mot pourrait le laisser entendre, mais bien davantage comme une position d’ouverture  qui se veut bienveillante et non jugeante (Hayes, Strosahl et Wilson 2012) à l’égard  de tout ce que nous vivons  et ressentons  et sans chercher à lutter, contrôler, combattre, fuir ou éviter (Neveu, Dionne, 2009).

Peut-être le fait « d’accepter plutôt que lutter, d’observer avec distance plutôt que croire nos pensées difficiles est plus efficace que de tenter de s’en débarrasser » (Monestès, Villatte, 2011, p.2) pour nous aider à nous approcher davantage d’une vie professionnelle riche et pleine de sens.

Nos tentatives pour sortir de notre insatisfaction professionnelle pourraient bien contribuer à nous maintenir dans nos difficultés

Lorsque notre emploi nous ennuie, soit par un appauvrissement de nos tâches, soit par manque de défis, de visibilité ou de perspectives, il est naturel que nous cherchions à  nous y adapter par un accroissement de nos moyens d’y faire face.

Nous pouvons alors être enclins à  aborder notre difficulté en adoptant une perspective basée sur de la résolution de problème et en ayant recours à  de la recherche d’informations et à  de l’élaboration de plans d’action, ce qui nous procure le sentiment réconfortant de ne pas nous laisser abattre, tandis que nous nous activons fermement pour tenter de reprendre la situation en main.

Cependant et alors que nous dépensons beaucoup d’énergie et parfois d’argent en consultant, par exemple, des professionnels de la carrière et de l’orientation, il n’est pas évident que tant d’effort soient réellement guidés par une volonté sincère à  vouloir redonner du sens et de l’engagement à  notre vie professionnelle.  En effet, il est tout autant possible qu’une fois nos scénarios de sortie de crise établis, nous ne passions pas à l’action, préférant finalement l’inconfort du statu quo au risque du changement et tandis que ce dernier s’accompagne inévitablement de son lot d’inquiétude, de doute, d’incertitudes quant aux décisions que nous prendrions alors.

C’est donc comme si quelque chose de profond et d’intime nous retenait de faire le saut, alors même que, par ailleurs, nous avons pu nous définir des options alternatives réalistes, réalisables et qui nous intéressent réellement (par exemple le fait d’envisager un retour aux études afin de se réorienter).

Bien entendu, bien des raisons nous ramènent à  notre réalité et limitent « objectivement » notre capacité à  mettre en oeuvre notre plan d’action (par exemple un prêt hypothécaire à  honorer, des frais de scolarité pour nos enfants à régler, des projets de rénovations ou de vacances déjà budgétés, etc.)

Dans ce contexte, il est alors fort possible que nous demeurions là ou nous sommes, coincés dans un emploi et des actions que nous faisons (par exemple, rechercher à  nouveau de l’aide auprès d’un conseiller d’orientation, continuer de regarder sur internet des programmes de cours en ligne, lire des livres portant sur la croissance personnelle, etc.) et dont l’utilité consiste surtout à  nous éloigner de la souffrance et l’inconfort que notre situation d’insatisfaction professionnelle fait vivre en nous.

Pourtant cet inconfort, s’il s’installe durablement dans notre esprit, peut s’accompagner de sentiment de frustration, d’agacement, de colère, puis de découragement, de désespoir, voire d’apathie.  Rien de très agréable ni supportable à  long terme.

Néanmoins, nous avons la peau dure et sommes souvent capables de tolérer ces « douleurs du quotidien » au travail parce que notre peur de l’inconnu est si aversive (c’est-à -dire repoussante) que nous en venons à considérer que nous n’avons pas le choix de rester immobile (ce qui le cas est dans bien des situations) ou parce que nous nous nous jugeons incompétents et incapables de prendre des décisions qui marqueraient pourtant enfin la rupture tant espérée. Là  encore, nous nous sentons coincés, enfermés dans notre esprit, alors que celui-ci apporte à  notre vision des choses un regard appauvri, rétréci, voire déformés.

En outre et si occupés que nous sommes à  lutter, en notre fort intérieur, contre les pensées et les émotions qui portent régulièrement à  notre moral des coups blessants et douloureux, tandis que nous cherchons alors et par toute sorte d’actions à  fuir et à éviter ces dernières, là  encore, nous nous sentons coincés.

Et si nous commencions par regarder les choses un peu moins avec notre esprit et juste un peu plus avec notre corps ? Que nous dirait-il ? Quelle forme, quelle couleur, quelle texture prendrait alors notre inconfort, notre douleur (Schoendorff, Grand, Bolduc, 2011), notre insatisfaction professionnelle ? Ou sentirions-nous cette dernière à l’intérieur de nous ?.

Drôles de questionnements auxquels nous ne sommes guères habitués.

Maintenant. Et si au lieu de continuer à  lutter contre les vagues de nos ressentis intérieurs douloureux occasionnés par notre situation d’insatisfaction et qui nous conduisent à  risquer de boire la tasse, voire de nous noyer, nous apprenions plutôt à  surfer ? En effet et ainsi que le soulignent Polk, Schoendorff, Webster et Olaz (2016), quand nous sommes sur une planche de surf, nous n’avons plus besoin de chercher à  retenir les vagues ou de les fuir. Non seulement nous ne sommes plus emportés à  la dérive par ces dernières, mais nous pouvons choisir de glisser dessus pour choisir à  nouveau notre direction de vie professionnelle et nous y engager. Intéressante perspective pour apprendre à  surmonter notre peur et à« oser le changement ».

Quant aux vagues, en hiver au Québec, elles risquent fort d’être figées, mais cela, c’est une autre histoire…

 

 

 

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